24 mois de Lock-out
Blog pour nos 2 ans/24 mois de Lock-out
Débardeur de Québec
9/16/20244 min read
Aujourd'hui, le 15 septembre 2024, marque une date sombre mais cruciale dans l’histoire des débardeurs de Québec. À 12h15, il y a exactement deux ans, la société des arrimeurs de Québec, soutenue dans l’ombre par ses trois complices – QSL, G3 et Logistec – a mis en lock-out 81 débardeurs. Un geste délibéré, prémédité et nourri par une froide indifférence, qui a brutalement jeté ces travailleurs et leurs familles dans la précarité.
24 mois de lock-out !!! 24 mois d'une guerre économique orchestrée par ceux qui, au lieu de collaborer, ont choisi la répression ! Que cela soit clair : ces trois entreprises n'ont jamais cherché à négocier de bonne foi. Leur objectif n’était pas seulement d’obtenir plus de flexibilité pour imposer des conditions inhumaines, mais bien d’anéantir le syndicat, de briser la solidarité des débardeurs de Québec.
Car qui pourrait croire qu'exiger une disponibilité 24 heures sur 24, plus de 300 jours par an, pourrait justifier un tel acharnement ? Le fait que l'employeur affirme ouvertement qu'une entente qui devait obligatoirement être reconduite à la présente convention collective et qui a été réellement bénéfique pour les deux parties ne sera pas respecté et non-renouvelé unilatéralement par l'employeur. Non, il est évident qu’il y a bien autre chose derrière ce conflit. Ce n'est pas qu'une question de conditions de travail, mais d'un plan méthodique pour écraser toute forme de résistance, pour faire disparaître la voix collective des débardeurs de Québec.
L'histoire regorge de conflits semblables où les travailleurs, unis et déterminés, ont fait front contre des entreprises tout aussi puissantes et arrogantes, et ont finalement remporté la bataille. L’exemple des débardeurs de Québec et leurs confrères et consœurs de Vidéotron Gatineau SEVL 2815 aussi en Lock-out ne fait que s’ajouter à une longue liste de luttes ouvrières où les droits des travailleurs ont été piétinés dans le but d’imposer des conditions inacceptables. Mais chaque fois, c’est la solidarité, l’engagement et la ténacité des travailleurs qui ont fini par l’emporter.
Regardons par exemple la célèbre grève des dockers de Liverpool dans les années 1990. Pendant près de deux ans, ces travailleurs se sont battus contre des licenciements massifs et la tentative de sous-traiter leur travail à des entreprises non syndiquées. Malgré les pressions gigantesques des compagnies portuaires et de la police, malgré la propagande incessante qui les dépeignait comme des perturbateurs, ils ont tenu bon. Ce n’est qu’après des mois de résistance, de manifestations et de solidarité internationale que leur lutte a porté ses fruits, forçant les compagnies à négocier et à rétablir des conditions de travail décentes. Leur victoire est devenue un symbole de l’inébranlable pouvoir de la lutte syndicale.
Un autre exemple frappant est la bataille du syndicat des mineurs en Bolivie dans les années 1950. Les conditions dans les mines étaient tout simplement inhumaines : journées interminables, salaires misérables, risques mortels constants. Lorsque les mineurs ont décidé de faire grève, les entreprises ont, comme aujourd'hui, tenté de briser le mouvement, en utilisant la répression brutale et même l’intervention militaire. Mais les mineurs ont refusé de se soumettre. Par leur détermination et l'appui de la communauté, ils ont fini par renverser la situation, non seulement obtenant de meilleures conditions de travail, mais jouant un rôle majeur dans la réforme politique du pays, donnant naissance à l'un des mouvements syndicaux les plus puissants de l'Amérique latine.
Et plus récemment encore, pensons à la grève des enseignants de Chicago en 2012. En réponse à des tentatives de réduction de leurs salaires, de surcharge de travail et de privatisation de l'éducation publique, les enseignants ont répondu par une grève massive. Malgré les intimidations et le dénigrement constant, ils sont restés unis, soutenus par les parents et la communauté. Finalement, ils ont remporté une victoire éclatante, sécurisant non seulement de meilleures conditions de travail, mais aussi des ressources accrues pour les élèves, prouvant une fois de plus que lorsque les travailleurs s'unissent, ils peuvent triompher des forces les plus hostiles.
Que ce soit dans les ports de Liverpool, les mines de Bolivie, ou les écoles de Chicago, une constante demeure : quand les travailleurs refusent de se laisser diviser et se battent avec détermination, ils finissent par renverser même les plus puissantes entreprises.
Les débardeurs de Québec ne sont pas seuls dans cette lutte. Nous faisons partie d'une longue tradition de résistance ouvrière, et tout comme ceux qui nous ont précédés, nous gagnerons cette bataille.
Nous ne céderons pas. Nous ne fléchirons pas face à ces manœuvres ignobles. Les débardeurs ne se laisseront pas faire. 24 mois de lock-out ne suffiront pas à éteindre notre volonté. Il est grand temps que ces entreprises, ces maîtres du mépris et du mensonge, comprennent que leur stratégie de division et d’oppression échouera. L’élimination du syndicat n'est pas seulement un rêve qu'ils caressent, c'est une déclaration de guerre, et cette guerre, nous la mènerons jusqu’au bout !
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